Infographie

En quelques mots : L’envers du décor expliqué

Nous présentons ici les différents éléments de réflexion qui ont mené à la création du visuel de cette campagne, réalisé par Clément Hostein.

La smart city est l’horizon des politiques lorsqu’il s’agit de justifier la numérisation en cours. Ainsi, l’objectif de la Région de Bruxelles-Capitale est de faire de la ville une smart city d’ici 2030. Pourtant, aucune définition claire n’existe à ce sujet. Naomi Klein éclairait ses enjeux dans un contexte international dans son article La stratégie du choc numérique.

Fermeture des guichets, interfaces numériques et échanges avec des bots plutôt qu’avec des humains sont le nouveau lot des citoyens lorsqu’ils essayent de rentrer en contact avec leurs services publics.

La population se retrouve seule et démunie face à la fermeture des guichets. Ce qui est présenté comme une simplification administrative équivaut le plus souvent comme le début d’un parcours du combattant pour le citoyen qui doit se débattre face à ces ‘solutions’ finalement peu pensées pour lui.

Le plus souvent, les travailleurs de ces institutions publiques sont tout aussi perdus par la numérisation. De plus, les équipes ‘accessibilité’, garante de la mission première de l’administration, ne sont que très marginalement associés à la numérisation de leurs outils.

Les tout-puissants GAFAM, via un lobbying économique féroce, ont gagné tous les marchés liés à la numérisation. Et infléchissent celle-ci sur base de leur modèle privé et commercial.

Les besoins énergétiques explosent alors que l’on a besoin de plus en plus de place sur des serveurs pour stocker les données des citoyens. Stockage des données qui pose par ailleurs des questions bien plus larges que la simple protection des données : ainsi, les services publics, assurant jusqu’ici un accès inconditionnel aux citoyens, l’autorise désormais en échange de la captation de ce que l’on appelle l’empreinte numérique. Voir à ce sujet les travaux d’Antoinette Rouvroy sur la donnée brute.