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Numérique de terrain – Reprendre la main à la face à la digitalisation du monde

Les 14 juin et 7 octobre derniers, deux journées intitulées « Numérique de terrain – Reprendre la main face à la digitalisation du monde » ont été organisées par le collectif PUNCH. Avant de publier les conclusions de ces journées, nous republions ici le riche programme proposé alors.

Suite à la journée de formation du 14 juin dernier  » Numérique de terrain – Reprendre la main face à la digitalisation du monde » proposée dans le cadre du cycle « Pour un numérique humain et critique » et de la campagne du GSARA, le collectif PUNCH (Pointculture, Action Cinéma Média Jeunes, Centre Librex, Cesep, Culture & Démocratie, Gsara, La Concertation ASBL – Action Culturelle Bruxelloise, La Maison du Livre, CFS-ep asbl, PAC et La Revue Nouvelle) vous propose une nouvelle journée de formation.

Nous avions entamé la journée précédente avec des actions en cours. Nous constatons en effet qu’il y a beaucoup d’initiatives et d’expérimentations : différentes mobilisations pour des accueils en présentiel, des tentatives de d’amener des codes et des règles à la numérisation, des discours très construits sur ce qui ne peut pas se numériser, des recherches à partir des expériences directes.

Celles-ci permettent un savoir précis et plus local sur comment les choses sont modifiées, mais aussi d’établir un rapport plus actif avec ces changements. Non plus les subir passivement parce que c’est le progrès, ni même se contenter de les déplorer, mais tenter d’avoir une place dans ceux-ci, les contradictions de plus en plus criantes entre promesses et annonces d’un côté, et réalité de l’autre.

Nous continuerons à apporter une attention particulière aux nombreuses mobilisations et actions en cours et à venir prochainement sur le terrain et à la pluralité des revendications que chacune d’entre elles portent, de l’importance de rendre visible le travail humain qui, derrière les fermetures des guichets, permet de continuer à faire fonctionner les choses, au financement approprié à apporter aux structures de première ligne.

Alors que le très officiel Baromètre de l’inclusion numérique montre dans sa toute nouvelle parution que la continuation des politiques publiques vers une numérisation accrue ne fait qu’aggraver les inégalités sociales, et alors que la Région de Bruxelles-Capitale, via le cabinet du Ministre Clerfayt se prépare à faire passer son ordonnance ‘Bruxelles numérique’, entérinant le ‘Digital first’, et préparant ainsi le ‘Digital only’ à venir, il s’agit enfin d’imposer la problématisation du numérique : élargir la trop simple considération technique pour la faire apparaître dans ce qu’elle induit et modifie au-delà de ses usages, c’est-à-dire dans sa dimension entière, sociale, culturelle et politique.

Ces trois axes ne résument pas l’ensemble du travail réalisé et à réaliser. Par ailleurs ils sont bien entendu interconnectés et ne peuvent être isolés les uns des autres. Pour s’en occuper il faut aller au-delà de nos fonctions, nos missions, nos places. C’est une des données du problème : si chacun reste à sa place, la numérisation se fait avec une relative passivité. Mais si on sort un peu du cadre strict de nos missions, il devient possible de penser cette numérisation mais aussi tout un monde bâti autour de l’état social actif et d’autres politiques néolibérales qui rendent possible la numérisation telle qu’elle s’impose à nous aujourd’hui. Alors il pourrait être question non pas de demander de garder un peu les choses comme avant, mais d’emprunter d’autres chemins.

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AU PROGRAMME

La matinée sera divisée en deux parties.
Nous voudrions, d’abord, aller le plus loin possible dans la compréhension de ce qui nous arrive, donner la parole à cinq expériences en cours qui s’attachent à avoir leur mot à dire dans la numérisation. Penser ensemble les expériences en cours.
La deuxième partie de la matinée sera consacrée a un exposé des politiques publiques en matière de numérique.

L’ après-midi, nous aimerions continuer dans l’élaboration et la rédaction des pistes de travail déjà entamées. Formuler le problème, qui est loin de se résumer à un manque d’ordinateurs. Proposer des pistes d’action, des lieux, des moments, des domaines… non numérisables. Imaginer aussi d’autres manières de numériser. Travailler un plaidoyer, mais aussi des actions sur le terrain, ensemble.