« Dans nos savoureuses Ardennes
Où je fis le mal et le bien,
Ici, mortifié chrétien
Là, perpétrant quelles fredaines!

J’ai, par le cours aventureux
De mes mérites et… du reste,
Coulé, d’un flot léger et leste,
Quelques jours tout de même heureux. »
Paul Verlaine. (1890: A Charles Vesseron.)

Viens voyageur mon ami, viens redécouvrir ces lieux où le Prince des Poètes trouva, au gré de ses pérégrinations, d’éphémères moments de plénitude.
Prends ton bâton, arpente les chemins improbables. Laisse-toi surprendre par les sentiers fatigués. Hume la senteur âcre de l’ail des ours. Délecte-toi du parfum discret de l’églantine. Vogue au fil des eaux claires des rus, rivières et cascatelles. Écoute le roulis sourd des cailloux. Réfléchis ton image dans les eaux sombres des étangs. Aux détours des bois sans nombre et des clairières bellement sonores, flâne dans les villages de pierres ardoisières aux toits bleus. Arrête-toi à l’auberge et fais tiennes les chairs friandes, les truites pour ainsi dire surnaturelles.
Ainsi, peut-être, voyageur mon ami, couleras-tu, à l’instar du poète, d’un flot léger et leste, quelques jours tout de même heureux.

Bon vent!