Cas d'école et outils d'analyse

A tout seigneur, tout honneur :
le cas de la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016 permet de tirer quelques leçons

Théorie

C’est en effet dans le contexte très particulier de l’élection américaine de 2016 que l’expression "FAKE NEWS" a connu un regain de popularité. Il suffit pour s’en convaincre de consulter la fréquence des recherches du terme sur Google sur les cinq dernières années. L’intérêt pour les « fake news » ne décolle qu’à partir du 13 novembre 2016, soit quelques jours à peine après la victoire surprise de Donald Trump et quelques mois après les premiers articles dans la presse anglophone. Son emploi est depuis devenu quotidien dans la sphère politique.

Au cours des trois derniers mois de la campagne présidentielle américaine, les fausses informations sur les élections les plus performantes sur Facebook ont suscité plus d'engagement que celles des principaux médias tels que le New York Times, le Washington Post, le Huffington Post, NBC News, etc.
Au cours de ces mois critiques de la campagne, 20 récits de fausses élections très performants tirés de sites de canulars et de blogs hyper-partisans ont généré 8 711 000 actions, réactions et commentaires sur Facebook. Au cours de la même période, les 20 articles électoraux les plus performants publiés sur 19 sites Web d'actualités majeurs ont généré un total de 7 367 000 actions, réactions et commentaires sur Facebook. (Cette analyse s'est concentrée sur les publications de liens les plus performantes pour les deux groupes d'éditeurs, et non sur l'engagement total du site sur Facebook. Pour plus d'informations sur la manière dont nous avons identifié et analysé le contenu, consultez nos données ici.)

Parmi les 20 fausses élections les plus performantes identifiées dans l'analyse, toutes sauf trois étaient ouvertement pro-Donald Trump ou anti-Hillary Clinton. Deux des plus grands faux succès étaient une histoire affirmant que Clinton avait vendu des armes à ISIS et un canular prétendant que le pape avait approuvé Trump, que le site avait supprimé après la publication de cet article. Les seules histoires fausses virales au cours des trois derniers mois qui étaient sans doute opposées aux intérêts de Trump étaient une fausse citation de Mike Pence à propos de Michelle Obama, un faux rapport selon lequel l'Irlande acceptait les "réfugiés" américains fuyant Trump, et un canular prétendant que RuPaul disait qu'il était tâtonné par Trump.

Les adolescents Macédoniens ne sont peut-être pas les principaux responsables de la désinformation, rappelle George Monbiot : les fausses informations sont d’abord le fait de lobbyistes et de groupes de pression puissants, comme le sont ceux qui financent les climatosceptiques. Des milliards de dollars dépensés dans des systèmes de persuasions permettent d’acheter toutes les politiques que l’on souhaite. Les think tanks et les faux mouvements de pression financés par des entreprises puissantes sont partout et les fausses informations sont alimentées par des groupes qui ne révèlent pas leurs intérêts ni ne sont transparents sur ce qu’ils financent. Dépolitiser une nouvelle nécessite donc d’être plus clair sur ce qui est politique, sur ce qui relève encore et toujours de l’idéologie et de ses formes instituées.

La technique du candidat :

  • accuser la presse de mentir. Un postulat très efficace. Il faut noter que les médias américains sont forts politisés.

    Trump

    ici Trump accuse la presse d'être des menteurs

    Ici la presse accuse Trump d'être un menteur
  • Noyer le poisson en déversant un tas de conneries, accuser son adversaire :
  • multiplier les faux-sites et les faux-comptes
  • Automatiser le "forward" (bots)

    Qui a fait élire Trump ? Des millions de « tâcherons du clic » sous-payés : article Nouvel-Obs

    Retour à Vélès, capitale mondiale de la «fake news» : podcast audio "Grand Reportage" RFI (2018)





    Liens et documentation
  • Trump écouté par Obama ? Récit de la fabrication d’une “fake news”
  • Donald Trump s'en prend à nouveau aux médias, "véritables ennemis du Peuple"
  • More than 60% of Donald Trump’s Twitter followers look suspiciously fake
  • How to create Twitter bots : tutorial

    Exercices pratiques
  • @slpng_giants_fr /// Collectif citoyen de lutte contre le financement du discours de haine
  • Gilets jaunes 2018-2019

    Théorie
    AFP

    Médias menteurs !

    De plus en plus de journaux et de médias sont accusés d’être "soumis aux actionnaires", "partiaux" dans leur traitement de l’information.

    Les médias mainstream, une institution?

    ww

     

    Le stream, sans coupures ni montage. Bonne idée ?

    Certains citoyens s’improvisent même reporters et créent leur propre média sur Facebook. A l’heure où tout le monde peut diffuser en direct depuis son iPhone des images de manifestation, les journalistes servent-ils encore à quelque chose ?

    Liens et documentation
    Fausse nouvelles &nx;
    Fausses photos  
    Fausse video Detecting blinking in deepfake videos
    Faux comptes Twitter  
    Faux comptes Facebook  
    Vrais robots  
    Fausse bonne idée  
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
       
      Le guide de vérifications - les observateurs-France24
      Comment se fabrique l’info chez les rois du direct ? "Complément d'enquête" en immersion auprès des reporters de BFM TV, devenus les boucs émissaires des "gilets jaunes".

    Exercices pratiques

    S'outiller Forensic

    Théorie

    le « biais de confirmation » ou la tendance des gens à croire qu’une information est réelle ou vraie si elle correspond à ce qu’ils pensent déjà.

    Un biais de confirmation pourrait aider à expliquer pourquoi les fausses informations se répandent si facilement en ligne – lorsque les personnes rencontrent quelque chose qui confirme leur point de vue, elles les partagent plus facilement en ligne avec leurs communautés.

    plus les préjugés sont saillants, moins la démythification fonctionne. Comme le souligne le politologue Brendan Nyhan : même la publication du certificat de naissance du président Obama n’a eu qu’un effet limité sur les gens qui ne croyaient pas qu’il était né aux Etats-Unis.
    si les gens rejettent certaines idées, c’est parce qu’elles remettent en cause « l’identité » qu’ils ont construite autour de leur vision du monde. Si c’est le cas, réduire leur estime de soi pourrait réduire cette menace.

    ceux qui font preuve d’une curiosité scientifique, quelque soit leur orientation politique, montrent une plus grande acceptation du changement climatique. Sur une foule de questions, allant des réactions face au porno à la légalisation de la marijuana, de l’immigration à la fracturation hydraulique, la curiosité scientifique fait converger libéraux et conservateurs. Les gens scientifiquement curieux ont plus tendance à lire des points de vue contraires à leurs opinions. « Trouver des moyens d’accroître la curiosité scientifique, peut-être en augmentant l’influence des gens qui montrent ce caractère, pourrait permettre de sortir des disputes partisanes d’une manière plus efficace que de promouvoir simplement l’éducation scientifique. »

    D’autres recherches ont montré que les images manipulées peuvent altérer la mémoire des internautes et même influencer leur prise de décision. Le préjudice que peuvent causer de fausses images est donc réel et significatif.

    Liens et documentation
    Identifier une fausse image en ligne: expérience
    Extension Firefox InVID : InVID european project to help journalists to verify content on social networks Exercices pratiques