Nous le constatons chaque jours sur le terrain, le citoyen lambda face à son mur Facebook ne sait plus à qui se fier. Le pire y côtoie le meilleur et c’est un algorithme qui nous y sert la soupe sans que l’on puisse savoir comment, pourquoi et si il y a des épices. Et qui a payé pour les y mettre.
Le changement de paradigme de l’ère de l’information à l’ère de la réputation doit être pris en compte lorsque nous essayons de nous défendre contre les « fausses nouvelles » et d’autres techniques de mésinformation et de désinformation qui prolifèrent dans les sociétés contemporaines.
À l’ère de la réputation, nos évaluations critiques ne devraient pas tant porter sur le contenu de l’information, mais plutôt sur le réseau social des relations qui a façonné ce contenu et lui a donné un certain « rang » mérité ou non mérité dans notre système de connaissances.
La valeur d’une information, d’une donnée, ne réside plus tant dans son contenu que par son contexte, par les filtres par lesquels elle est passée : qui l’a postée ? où ?, qui l’a vérifiée ?, qui la re-publiée ?, y-a-t-il de l’argent autour de la publication ?, quels étaient les groupes ciblés par la publications initiale ?, ….
C’est le genre de facteur qu’utilise Facebook pour trier les contenus qu’il nous adresse…. Plus une info passe de filtres, plus elle doit avoir de la valeur. Plus le contexte dans laquelle elle nait est détaillé, plus elle est valable. (reste à savoir pour quel destinataire …)
Et il en est ainsi pour bon nombre de choses ; la réputation prime. Comment choisissons-nous dorénavant un restaurant, un film, un hôtel, … ? Nous regardons les petites étoiles qui indiquent combien de personnes ont voté et quelle note sut cinq a été attribuée à la chose. Certain systèmes complexes reposent entièrement sur ces évaluations ( Ebay, Ali-baba, et bientôt la Chine entière).
plus la quantité d’information qui circule, plus nous comptons sur des dispositifs dits de réputation pour l’évaluer
la réputation est devenue aujourd’hui un pilier central de l‘intelligence collective. C’est le gardien de la connaissance, et les clés de la porte sont détenues par d’autres. La façon dont l’autorité de la connaissance est maintenant construite nous fait dépendre de ce que sont les jugements inévitablement biaisés d’autres personnes, que nous ne connaissons pas la plupart.
Le changement de paradigme de l’ère de l’information à l’ère de la réputation doit être pris en compte lorsque nous essayons de nous défendre contre les « fausses nouvelles » et d’autres techniques de mésinformation et de désinformation qui prolifèrent dans les sociétés contemporaines. Ce pour quoi un citoyen mûr de l’ère numérique devrait être compétent n’est pas de repérer et de confirmer la véracité des nouvelles. Il devrait plutôt être capable de reconstituer le cheminement de la réputation de l’information en question, d’évaluer les intentions de ceux qui l’ont faite circuler et de déterminer les ordres du jour des autorités qui lui donnent de la crédibilité. IN: https://owdin.live/2018/05/05/dites-adieu-a-lere-de-linformation-tout-est-question-de-reputation/
Comme l’écrit Thomas Schauder, professeur de philosophie en classe de terminale à Troyes (Aube), l’heure est à la remise en cause de tous les filtres placés entre l’individu et l’information.
” Tout discours du « sachant » est immédiatement soumis à la critique… de l’ignorant ! La démocratisation du savoir apparaît plutôt comme une indifférenciation : tout se vaut, tout le monde est capable de tout, à bas celui qui ose me dire que je dois progresser ! Toute critique, toute remise en question est vécue comme castratrice, tout-un-chacun est potentiellement une victime. Il n’est pas étonnant que ce contexte soit favorable au complotisme…”
Aux Etats-Unis, la moitié de la population se reconnaît dans les idées dite “de droite” (pour faire simple). Or, 80% des journalistes américains de la presse traditionnelle se définissent comme de gauche (ou pas de droite) et un royal 7% comme étant de droite (“Just 7 percent of journalists are Republicans. That’s far fewer than even a decade ago.”, The Washington Post, 6 mai 2014). Par conséquent, la vision du monde que colporte l’écrasante majorité des médias diverge de façon caricaturale et absurde de celle de la population
"(...)Aborder la question du pluralisme dans les médias est un débat qu'il faut aborder avec nuance. Certains vous diront que tous les journalistes sont de gauche, d'autres qu'ils sont tous vendus au grand capital. La vérité ne se trouve dans aucun de ces deux camps, mais la sociologie des journalistes montre une certaine uniformité plutôt à gauche.(in:LeVif).
Selon une enquête de l'AJP en 2013 : La majorité de ces journalistes se classe à gauche, avec une très nette préférence pour Ecolo (46 %), le PS (15 %) et le PTB (4 %). Plus de 3/4 se disent actifs dans l'associatif et 39 % sont membres d'un syndicat, deux chiffres bien supérieurs à la moyenne nationale.
À lire tous les éditos contre la N-VA dans la presse francophone, on peut se demander comment leurs ministres sont si populaires côté francophone ou comment il est, et de très loin, le premier parti flamand...
Dans un monde médiatique, où la quasi-totalité des titres est subsidiée, il serait normal de constater un plus grand pluralisme d'opinions rédigées par des journalistes et non pas toujours le même point de vue convenu.
Concernant l'immigration, alors que, selon le sondage noir, jaune, blues, 77 % des Belges disent "ne plus se sentir chez eux comme avant" ou que 65 % déclarent "avoir peur de l'afflux de réfugiés", on ne lit que des papiers qui encouragent l'immigration ou qui encensent la politique de Merkel désignée comme le nouveau modèle à suivre. (in LeVif)
Cas d'école : scandale, facte-chacking et re-fact checking et re- etc : la campagne scandale de la NVA en 2018
Liens et documentationhttps://doorbraak.be/francais/n-va-decryptage-du-decryptage-campagne/