Vivre du charbon

Une nouvelle fois, le Gsara qui poursuit son travail de récolte de la mémoire ouvrière est heureux de pouvoir vous présenter le résultat d’un an de travail avec les résidents de la maison de repos du Sart-Saint-Nicolas de Marcinelle.

Nous voulions avec les participants à l’atelier multimédias nous replonger dans nos souvenirs, dans nos ressentis et léguer ces derniers à la jeune génération, celle qui n’a pas connu la richesse de cette région, celle pour qui le mot « travail » rime avec peine et tristesse. Celle pour qui le charbonnage signifie surtout catastrophe et pollution.

A l’époque de l’exploitation intensive, au Bois du Cazier, on ne pensait pas à ces funestes conséquences que le temps a pris le soin de souligner. A l’époque c’était « travail-travail, le reste était voilé ».   Nous voulions transmettre une image, un éclairage sur l’Histoire de Charleroi, de Marcinelle. Nous voulions expliquer les terrils qui grandissent et les paysages qui s’effacent sous la fumée d’un destin industriel impérieux. Au fil de nos souvenirs, c’est la mémoire des hommes qui est remontée avec force : les mineurs, leur travail, leurs sacrifices, notre charbon….

Incomparable chaleur du poêle au charbon dont il nous semble encore ressentir la caresse malgré les années qui se sont écoulées depuis sa mise au rebus.

Au fil des séances, au cours des enregistrements c’est l’inquiétude, la peur parfois l’incompréhension qui se sont mêlés aux joyeux souvenirs de l’enfance et à nos émotions d’aujourd’hui. Entre ces deux moments, c’est aussi du temps des fermetures et du déclin de la région toute entière dont il est question…

Le Gsara, présent tout au long du processus a donc eu l’honneur de recueillir et de compiler ces moments de partage et de réflexion.

Aujourd’hui, un an après l’entame de ce processus, nous vous présentons ce film intitulé « Vivre Du Charbon ». Il se veut avant tout un hommage à ces jeunes garçons, à ces hommes qui abattaient la veine pour nous offrir de la chaleur.

Nous avons également divisé ces témoignages en 4 chapitres :

1- L’après-guerre

2- Les mineurs

3- Les dangers

4- La catastrophe du Cazier, déclencheur de la misère ?

Réalisé à la maison de repos de Marcinelle, juste au-dessus du tristement célèbre charbonnage du Bois du Cazier, ce film se veut aussi être un album, un témoin du travail à la mine et d’une époque où le combustible était le charbon et qui accompagnait les participants dans leur quotidien, dans leur vie. Qu’ils soient mineurs, fils de mineur ou simples travailleurs se réchauffant les mains près du brasier, les résidents de la MRS du Sart Saint-Nicolas ont voulu raconter et remercier.

Nous saluons tout spécialement la mémoire de Mr Spadavechia et le travail de nos camarades et parents mineurs de la maison de repos et plus largement de la région carolorégienne entière.

Puisse ce document vidéo servir à la compréhension d’une époque aujourd’hui révolue et de laquelle on garde un souvenir aussi tendre qu’effrayant.

—Credits—

Photos
Coll. Institut d’histoire ouvrière, économique et sociale – IHOES (Seraing)
Cartes postales Nels
Coll. Bois du Cazier

Films
« La Mine » real R. Richir pour les CHARBONNAGES DU TRIEU KAISIN MONTGNIES SUR SAMBRE
« Un métier comme un autre » réalisé par R. Richir pour l’Association Charbonnière des bassins de Charleroi et de la basse-Sambre.
2 Films réalisés dans la mine de Montceau-Fontaine
Memento Production

« Enghien – Belgique, dans les années 1950  » Licence CC-by-SA

Musique CC-by-NC

David Szesztay – Swinging_Blues
David_Szesztay_-_Swinging_Ghost

CHARLEROI