Les Assises du Big Data : Souriez vous êtes fichés !

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Le Gsara s’intéresse de près à la protection de la vie privée et des données personnelles. C’est dans cette optique que la régionale de Charleroi a assisté aux Assises du Big Data ce vendredi 13 décembre au Point Centre de Gosselies.

Chaque jour, le monde engendre 2,5 trillions d’octets de données. 90% des données mondiales ont été créées ces deux dernières années ! L’origine de ces informations est multiple. Elle provient des vidéos publiées aux statuts Facebook, en passant par les relevés météo, les photos, les tweets ou les transactions online. Ce sont toutes ces données que l’on appelle « Big Data ». Cet énorme volume d’informations variées et rapides est difficile, voire impossible à gérer avec les outils employés jusqu’à présent. Pour contrôler toutes ces données, il faut inventer de nouvelles méthodes, de nouveaux instruments. Véritable Eldorado, ce nouveau secteur est plein de promesses pour les entreprises qui voient là une opportunité inespérée de croissance.

Ce fait n’a pas échappé à la Wallonie, à la traine sur le plan économique. Enfin une occasion de revenir sur le devant de la scène ! Dans cette optique, Jean-Claude Marcourt, Vice-Président, Ministre de l’Économie, des PME, du Commerce extérieur, des Technologies nouvelles et de l’Enseignement supérieur, a convié entreprises, chercheurs et investisseurs à cette matinée du Big Data.

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Un plan de relance, mais à quel prix ?

Le phénomène du Big Data ouvre la porte à des dérives insoupçonnées. Là où certaines applications laissent entrevoir de réels progrès, pour des secteurs comme l’aéronautique ou la sécurisation du chemin de fer, d’autres potentielles pratiques citées lors des Assises du Big Data nous inquiètent. Citons la géolocalisation des personnes âgées ou le recrutement de cobayes médicaux sur base de leurs antécédents ou des traces laissées sur le net (!). D’autres entreprises avancent l’idée du traçage d’un client, de son adresse IP aux rayons du magasin, en passant par ses intérêts personnels. Le but est évident : conclure une vente, et si possible amener le client à emporter deux ou trois petites bricoles en plus chez lui. Comment ? En connaissant les goûts, les besoins, les habitudes et les moyens financiers de l’individu qui se présente à eux.

Protection des indiv… Pardon ?

En nous rendant aux Assises du Big Data, nous espérions en savoir plus sur la protection des individus. Malheureusement nous avons ressenti que cette matinée était d’avantage une succession d’autopromotion, une grande place de marché ou chacun vend et achète des services pour mieux exploiter nos données, pour nous rendre rentables. Nous sommes restés médusés face à une audience impassible sur des questions pourtant essentielles de protection de l’individu, trop peu explorées voire balayées par des arguments financiers. Le profit régnant sur les consciences hypnotisées par cette niche prometteuse. Un nouvel univers scintillant à explorer, quoi qu’il nous en coûte.

Quid du contrôle de ces données, lorsque les pouvoirs publics n’ont pas l’air de vouloir encadrer vraiment ces pratiques ? Face à ce constat inquiétant, c’est à chacun qu’il
revient, dès aujourd’hui, de protester. On pourrait commencer par là : http://www.privacycommission.be/fr.

En attendant, il est important de se poser la question au niveau individuel de ce que nous souhaitons partager avec le reste du monde. Les entreprises, elles, se préparent goulument au tout connecté. Pendre sa voiture ou ouvrir le réfrigérateur ne seront bientôt plus des actes banals. L’ère du web 3.0 (avec analyses sémantiques des contenus et objets connectés en permanence au réseau), c’est pour demain.
Bientôt, ne nous révélerons nous plus qu’à travers nos smartphones ?

Illustration :Harvard Business Review numéro d’octobre 2012
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